Votre ville est-elle smart ?

C’est le titre de l’édition de mai 2014 du magazine officiel de l’Association des directeurs généraux des municipalités du Québec. L’intention du document est de porter un regard sur les communautés intelligentes par l’entremise de quatre articles de fond. D’autres sujets (les régimes de retraite, les affaires électroniques, l’activité physique chez les jeunes, etc.) composent le menu de la revue, également connue sous le nom « Le Sablier » :

« Cette édition plus volumineuse que les précédentes – 52 pages comparativement à une quarantaine – offre un dossier spécial sur les villes et communautés intelligentes avec la collaboration de rédacteurs chevronnés en la matière. Les propos sont variés et intègrent différents aspects d’une ville smart dans un contexte où la gouvernance urbaine devient un enjeu majeur pour le maintien de la qualité de vie dans les villes et pour le développement durable de ces dernières. »


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La municipalité, le ferment d’une « ville intelligente » ?
Gérard Divay et Étienne Charbonneau, tous deux professeurs à l’ÉNAP, débutent leur article (pages 18 et 19) en rappelant que le classement de l’Intelligent Community Forum a souvent donné une place enviable aux Villes de Québec et de Montréal et que la publicité faite à ce palmarès annuel « a montré que le Québec, par ses municipalités et ses milieux de recherche-développement, participait pleinement à un large mouvement international de renouveau de la gestion urbaine ». Au-delà de l’effet palmarès, c’est l’exploitation du potentiel des nouvelles technologies de l’information et des communications qui teinte cette nouvelle gestion !

« La nouvelle intelligence qui carbure au numérique est à la portée de toutes les collectivités. Elle n’est pas seulement l’apanage des villes d’importance qui figurent dans les palmarès internationaux. »

Les auteurs affirment que deux aspirations motivent les villes qui veulent suivre ce courant : simplifier encore plus la vie des citoyens et enchanter l’expérience de leur milieu. L’intelligence résiderait « dans la capacité de produire du renouveau » par le croisement de trois types d’innovation :

  • D’ordre technologique… large bande, données volumineuses, sans-fil, senseurs;
  • D’ordre socio-économique… le citoyen comme coproducteur de services et pas seulement récepteur passif;
  • D’ordre institutionnel… intégration par collaboration de multiples systèmes et d’acteurs de divers milieux.

À retenir : une ville peut être intelligente sans en obtenir l’appellation. Si l’ambition « smart » est légitime et incontournable, « il ne faut cependant pas sous estimer les défis que pose la contribution municipale au développement progressif d’une collectivité intelligente ».

Démystifier les villes et communautés intelligentes
Marie-Andrée Doran est la directrice sortante de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés de l’Université Laval (ITIS). Elle signe un long papier (pages 20 à 29) où elle définit la notion de ville intelligente, où elle en donne les caractéristiques, où elle en présente un modèle pour la comprendre et où elle cite quelques exemples (Québec – le quartier Saint-Roch | Toronto – le projet Waterfront | Montréal – le quartier des spectacles | Lyon – le projet Optimod | Amsterdam – le projet Climate street, le transport intégré et le télétravail).

Mme Doran insiste sur plusieurs aspects d’une démarche vers la communauté intelligente :

  • Planification rigoureuse, soignée et concertée
  • Opération d’envergure qui s’étale sur le long terme
  • Le chantier serait d’importance, vaste et couteux
  • Les ressources sont rares et les besoins sont grands
  • Les enjeux réels et les avantages pour les citoyens des solutions préconisées doivent guider les administrateurs

L’auteure est également préoccupée par d’autres défis qui doivent influencer la gouvernance d’un aussi grand projet :

« En s’assurant d’ouvrir les données et de consulter davantage, on assiste à de nouvelles façons de faire qui devraient mener à une plus grande démocratie et une plus grande transparence. On parle aussi de gouverner la ville en intelligence. Pour cela on doit s’assurer d’inclure l’ensemble des citoyens, d’où la nécessité de travailler à diminuer la fracture numérique, ce fossé entre ceux qui ont les habiletés et l’équipement leur permettant de communiquer grâce aux outils numériques et ceux qui n’y ont pas accès, pour des considérations d’âge, de niveau de vie et de revenu, de littératie numérique ou de scolarisation. »

L’information est la matière première, l’énergie, qui alimentera l’économie et la gouvernance du 21e siècle
Cette troisième contribution au dossier est de Jean-François Gauthier qui dirige l’Institut de gouvernance du numérique (IGN). Aux pages 30 et 31, M. Gauthier insiste sur ce qui vient en amont de certains choix (acquisition de certaines technologies, décisions stratégiques, type de gouvernance ou choix d’indicateurs de réussite). L’accès à l’information et la formation de qualité pour les gestionnaires municipaux semblent être au centre de ses préoccupations.

« Une ville intelligente est une organisation qui gère adéquatement l’information », rappelle Jean-François Gauthier. Chaque citoyens d’une ville et des gens qui y sont de passage possèdent maintenant la capacité à générer du contenu via Internet. Ajoutée à l’accroissement des usages des téléphones dits « intelligents » et des tablettes, les citoyens expérimentent un nouveau « vivre ensemble » et tout cela modifie la relation entre les personnes et les organisations publiques. Une ville ainsi « pilotée » par l’information, utiliserait plus efficacement les données dont elle dispose « pour mieux offrir des services essentiels »; ce faisant, l’information poserait moins « un défi technologique » que celui d’une meilleure « gouvernance organisationnelle ».

« Elle appuiera aussi davantage ses décisions sur l’expertise externe, mettra à profit « l’intelligence collective » à travers des dispositifs numériques qui permettront une participation active et positive des citoyens aux décisions. »

Le pdg de l’IGN propose dans cet article une approche différente pour mener à bien la démarche vers la ville plus intelligente, davantage axée sur les résultats. En matière de gestion et de budgétisation, on souhaite « l’émergence progressive d’un nouveau « modèle d’affaires » basé sur la transparence, la participation et la coopération ».

« Les organisations publiques ne sont plus que des producteurs, mais deviennent progressivement des catalyseurs qui favorisent le développement de nouveaux services par la société civile et l’émergence de l’économie numérique. Cette vision de l’avenir de la cité comme plate-forme de collaboration est à prendre forme dans plusieurs villes / États partout dans le monde. »

La Ville de Québec, communauté intelligente
Dans ce dernier article du dossier, deux officiers de la Ville de Québec documentent a posteriori le dossier de candidature de Québec, « élue pour une troisième fois au sein des Smart 21 Communities of the Year, distinction internationale décernée par l’Intelligent Community Forum (ICF) ». Quatre axes particuliers y sont abordés :

  • Innovation et créativité
  • Collaboration et partenariat
  • Participation et dialogue
  • Inclusion et accessibilité

Myriam Claveau et Daniel Beaudet évoquent (entre autres) la mise en place du réseau de fibre optique liant plus de 160 bâtiments sur son territoire, la mise en ligne du portail de données ouvertes de la Ville, la revalorisation de ses données par sa participation à différentes activités (Iron Web, OpenHack, etc.) et le déploiement d’un important réseau d’accès gratuit à Internet sans fil (500 Zones d’Accès Public – dont près de 100 bornes dans les lieux publics municipaux – administrées par un organisme sans but lucratif, ZAP Québec).

Pour continuer l’exploration…
Plusieurs suggestions et références d’intérêt « autour de la thématique des villes intelligentes » valent la peine d’être consultées, en page 35.

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2 Commentaires
  1. […] beaucoup fréquentés sur les réseaux, ces dernières années. Il y sera également question des villes intelligentes et de la pertinence de se doter au Québec d’une stratégie numérique, objectif que je […]

  2. […] sur les réseaux que sur la terre ferme), ces dernières années. Il y sera également question des villes intelligentes et de la pertinence de se doter au Québec d’une stratégie numérique, objectif que je […]

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