Des tensions au caucus libéral à propos de la gouvernance scolaire ?

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

Il y a d’abord eu Yves Bolduc qui comme ministre de l’Éducation avait promis en novembre 2014 une nouvelle loi pour réviser la gouvernance du système de scolaire. Puis son successeur François Blais avait pris ses distances de la vision du bon docteur Bolduc tout en continuant de promettre « un projet de loi sur la gouvernance scolaire ». La cible du 15 novembre étant maintenant dépassée, on sait qu’il n’y aura pas de nouvelle loi adoptée pour cet automne…

Il y a un message que le gouvernement envoie dans le fait d’être incapable de déposer quoi que ce soit de substantiel sur la nouvelle gouvernance scolaire promise.

Le message est encore plus clair quand le ministre est obligé de déposer une mesure législative pour bloquer la tenue d’élections scolaires partielles comme ce fut le cas hier à l’Assemblée nationale. On n’aurait pas besoin de procéder de cette manière si on savait où on s’en va.

Le message du gouvernement c’est qu’il n’est pas prêt à prendre position.

Le problème c’est qu’en tergiversant comme il le fait depuis un an, nous sommes obligés de croire qu’il y a des lignes de tension dans le gouvernement sur les décisions à prendre, ses orientations ayant été assez bien affirmées, autant lors de l’assemblée générale de la Fédération des commissions scolaires qu’au récent Forum des idées pour le Québec : les élections scolaires au suffrage universel, c’est terminé.

J’étais assez surpris de lire hier que le Parti québécois avait même voté contre le dépôt de la loi pour bloquer d’éventuelles partielles scolaires, jeudi.

Certes, certains détails avaient filtré dans un article de Simon Boivin, mais est-ce que ça voulait dire que le changement de critique à l’Opposition officielle avait à ce point modifié la position du PQ sur la gouvernance scolaire ? Je rappelle que Nicole Léger (l’ex-critique en éducation) avait blâmé le ministre qui avait laissé passer une élection scolaire partielle en juin dernier (taux de participation de 1,36%)…

Il ne semble pas.

Dans une conversation téléphonique hier après-midi, Alexandre Cloutier m’a indiqué qu’il tenait simplement à « marquer le coup sur l’improvisation libérale dans le dossier ». Il a l’impression que le caucus des députés libéraux est divisé sur le choix des orientations à prendre et ce serait ce qui explique l’indécision actuelle.

C’est une hypothèse tout à fait plausible.

Évidemment, le Parti québécois ne pourrait pas bloquer l’adoption de la loi, tout au plus il pourrait en retarder le cheminement, mais ce n’est peut-être pas ce qui va arriver. Quand j’ai fait remarquer à M. Cloutier que l’élection scolaire partielle à venir le 13 décembre prochain promettait de se tenir dans une commissions scolaire anglophone (CS English-Montréal), il m’a confirmé que la position du Parti québécois n’avait pas changé, et qu’il « avait surtout très hâte de lire le fameux projet de Loi promis par le gouvernement ».

Nous sommes plusieurs à croire que le retard à déposer une direction claire dans ce dossier indique que des arbitrages difficiles sont en train de se passer au sein de la députation libérale.

Il reste que pendant ce temps-là, les directions d’école et les conseils d’établissement sont toujours aussi sous-utilisés et ensevelis dans la paperasse et la bureaucratie. Sans compter les pressions qui viennent de commissaires dont le statut est plus qu’incertain.

Le gouvernement doit cesser de tergiverser et donner l’heure juste. La fenêtre du début de la prochaine année scolaire va arriver très rapidement en 2016 et le milieu scolaire n’a pas besoin de ces inutiles tensions provoquées par l’absence de décision.

Le gouvernement commencera la troisième année de son mandat au début d’avril en 2016, et de la façon dont le dossier de la gouvernance scolaire est mené au PLQ, il est bien possible qu’on n’ait toujours pas adopté cette nouvelle Loi promise voilà maintenant plus d’un an…

Ajout: Plusieurs présidents de commission scolaire ont écrit une lettre ouverte adressée au premier ministre Philippe Couillard, Les enjeux de la démocratie scolaire. Elle est publiée ce matin 14 novembre au Soleil.

Mise à jour du 28 novembre : L’abolition des élections partielles reportée

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