Savoir vivre… ou pas

Histoire de «fouiller la question» de la politesse, le chroniqueur du Journal Le Devoir David Desjardins en a fait le sujet de sa chronique d’aujourd’hui. Ainsi, il joint sa voix à celle de son collègue Marco Fortier qui se devait de développer le même thème, si j’ai bien compris.

Curieusement, ce n’est pas en parcourant ce dernier texte que j’ai trouvé le meilleur écho à la «Déclaration de guerre à l’ordre» de Desjardins, mais plutôt en lisant «La classe de Madame Guylaine», texte signé par Isabelle Porter du même journal.

Un rapide échange via Twitter motive en fait ce billet que je publie ici…

Chose promise chose due, j’y reviens donc.

C’est la chute de la chronique de David Desjardins qui m’a fait faire le lien avec l’article de Isabelle Porter…

«C’est une déclaration de guerre à l’ordre. Un gros majeur bien tendu, mais souvent à la mauvaise personne. L’impolitesse est un signe de désespoir, de fatigue sociale. L’expression maladroite et confuse d’une impuissance.»

À tort ou à raison, j’ai compris du témoignage de l’enseignante Guylaine Beaumont que l’impolitesse peut être consécutive à la familiarité. Depuis que celle qui enseigne à l’école primaire Les Sources (Québec) exige le “madame”, la saine distance établie avec ses élèves est source de «meilleurs rapports profs-élèves».

«Les formules de politesse créent plus de respect, “comme chez les adultes”, et que les enfants “sont bien là-dedans”».

Mieux encore, «l’enjeu de la politesse est étroitement lié à celui de l’intimidation».

J’ai trouvé que l’article de Isabelle Porter répondait directement à la chronique de David Desjardins en ce qu’il situait l’impolitesse non pas comme signe de désespoir mais comme conséquence de rapports trop étroits avec ceux qui devraient constituer en temps normal «l’autorité».

Et si l’impolitesse devenait plutôt l’expression maladroite du «je suis habitué à obtenir ce que je veux et tout d’un coup, ça ne marche plus» ?

Loin d’être une forme de «déclaration de guerre à l’ordre» ce serait plutôt un signe évident qu’il en a manqué [d’ordre] en amont.

J’ai souvent observé en éducation que les jeunes qui avaient été «élevés» à la maison par des parents pour qui la fermeté et la justice étaient des valeurs importantes avaient tendance à réagir très mal dans des contextes de relâchement et de «coolitude», comme s’ils perdaient leurs repères.

Même chose avec les enseignants sévères, constants et justes. Ils obtenaient bien plus de respect de leurs élèves que ceux qui tentaient d’être «amis» avec les jeunes. Comment dire… sans tomber dans l’exagération, je pourrais presque avancer que «la familiarité entraîne trop souvent le mépris», jusqu’à un certain point.

Sans prendre position sur la chronique de David Desjardins, je trouvais simplement que la ligne de force du texte de Isabelle Porter venait opposer à la «fatigue sociale», le manque d’encadrement, la mollesse et le floue. Une certaine déclaration de guerre au désordre, trop souvent rencontré.

C’est en ce sens que je trouvais ce matin (et trouve encore en cette fin de journée) que ces deux articles présentent très bien les deux côtés de la même médaille. Ils se répondent en quelque sorte, l’un à l’autre.

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